REENGINEERING THE MOVING IMAGE
RE MI est un projet de coopération européenne de deux ans. Porté par Mire (Nantes, FR), WORM.Filmwerkplaats (Rotterdam, NL) et LaborBerlin (Berlin, DE),il est axé sur la création, la conservation et la diffusion des connaissances techniques du film analogique afin de soutenir son utilisation en tant que moyen de création. Le projet impliquera d'autres laboratoires de cinéma, cinémas, écoles d'art et autres organisations culturelles, ainsi qu'un large public international de cinéphiles. Avec le passage au numérique dans l'industrie du cinéma, le film vit un moment décisif où sa forme et sa position culturelle doivent être redéfinies. Une grande quantité de connaissances et de compétences, accumulées au cours de plus d’un siècle d’existence du cinéma, risquent de disparaître. Les anciens techniciens de cinéma se retirent sans successeurs, les machines sont abandonnées ou mises au rebut et les films se décomposent sans être préservés. Sans un effort collectif important, ce patrimoine culturel immatériel est sur le point de disparaître. En réponse, cinéastes, artistes, amateurs et passionnés se sont réunis pour préserver la culture du film photochimique. Au cours des dernières décennies, dans le monde entier, nous avons formé des laboratoires de film indépendants et avons eu accès à une grande quantité d'équipements mis au rebut qui auraient été auparavant hors de notre portée. Les partenaires du projet rassemblent des personnes qui utilisent les outils du cinéma photochimique pour créer des œuvres d'art cinématographiques innovantes, personnelles, conceptuelles, politiques et expérimentales. Malgré différentes approches artistiques, le fil conducteur est l’importance du médium dans leur pratique. Que ce soit en raison des qualités intrinsèques ou des irrégularités des images produites, des possibilités inhérentes au processus photochimique, des propriétés optiques offertes par la projection mécanique ou de ce que signifie aujourd'hui utiliser le film à l'ère numérique, le résultat l’émergence d’un large éventail de formes créatives qui continuent de repousser les limites de ce que le cinéma peut être. Cette œuvre va au-delà de l'industrie cinématographique en s'appuyant sur des modèles économiques où les préoccupations artistiques sont placées au premier plan et où les artistes ont la liberté de briser les règles, de créer de nouvelles formes et d'explorer ce que d'autres ne pourraient pas avoir dans un système commercial à but lucratif. Aujourd'hui, cette pratique de récupération et d'appropriation semble être le seul moyen de préserver les connaissances et les outils, qui risquent sinon de disparaître. Cette situation rappelle les débuts du cinéma où la recherche et l’invention ont été le moteur de la création d’un nouvel art. Les pionniers de la recherche photochimique, avec leur exploration constante de différentes formes technologiques et d’orientations créatives, peuvent nous inspirer et devenir un point de départ logique pour cette nouvelle entreprise collective.
Le projet a défini trois champs d’action :
- RE-INGÉNIERIE DE L'INDUSTRIE : préserver un patrimoine industriel pour le développement artistique.
- RÉEXPLORER LES CHEMINS NON EXPLORÉS : mettre à jour et développer des processus photochimiques primitifs.
- EXPANSION DES COMMUNAUTÉS DE FILM : stimuler le réseau et amener sa production artistique à un public plus large.